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nº 24 — « Quem canta, seus males espanta / Quien canta, sus males espanta »
n° 23 — Histoire du Cinéma / Histoires & Cinémas
n° 22 — Modernismes lusophones…
n° 21 — Dialogues intermédiaux: (se) définir…
n° 20 — Capitalité et scènes théâtrales
n° 19 — Transits, traversées…
n° 17 — Les nouveaux portraits
n° 16 — Les marges d’Éros…
n° 13 — Le concept de « genre »…
n° 8 — Quand le féminin se met en scène

 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°25, Printemps 2024)

Le musée: voir et faire voir autrement

Si le Musée n’est pas un lieu comme les autres, c’est qu’il est un dispositif qui s’impose en termes de Temps et d’Espace. En termes de TEMPS, il est un lieu de mémoire qui a pour fonction de montrer, de conserver et de restaurer ce qui peut être considéré comme un patrimoine. Comment le procédé de représentation (le cinéma, la photographie…) va-t-il influer sur la perception du patrimoine ? Comment la photographie, le cinéma, la bande dessinée acquièrent-ils le statut de patrimoine ? On pense, par exemple, au rôle de la photographie qui s’impose comme l’outil de l’inventaire du patrimoine et qui débouchera sur la constitution de fonds. On peut envisager aussi le rôle que les cinéastes, les plasticiens, les vidéastes jouent dans la mise en lumière de pans méconnus du patrimoine, tout comme vis-à-vis de sa légitimité. Par ailleurs, le but de la restauration étant de faire voir et de dévoiler, on peut se demander aussi quel est l’apport des technologies pour conserver et rénover.

D’autre part, alors que le Musée favorise la conservation mémorielle et la restauration matérielle à long terme, au bénéfice de l’histoire de l’art, l’entreprise semble plus difficile quand il s’agit des pratiques nouvelles, la performance ou l’art conceptuel par exemple. Dans ce cas, les photographies et les vidéos assurent souvent une forme de permanence et de visibilité aux œuvres éphémères. La question qui se pose est de savoir comment « muséaliser » ces œuvres sans les dénaturer. Comment les interventions artistiques s’emparent-elles du dispositif du Musée ? Si le Musée national est le représentant du Temps dans l’Espace, les autres musées sont souvent des musées d’un art vivant, pas seulement du passé, mais de l’avenir. Ils portent souvent la vocation de l’institution au-delà de la simple archive. Dans ce cas, comment montrer, pour initier le public, pour le rendre curieux, voire pour susciter des vocations ? En d’autres termes, comment est mise en récit la contemporanéité ?

En termes d’ESPACE, il s’agit non seulement de l’espace où le Musée se trouve, mais aussi de l’espace qu’il propose, autrement dit c’est le dehors-dedans. L’ESPACE DU DEHORS, c’est celui où le Musée ‒ souvent œuvre d’art lui-même ‒ s’impose avec une architecture prestigieuse, généralement monumentale, qui affirme sa vocation de capitale internationale de l’art et signe la grandeur du pouvoir qui en passe commande ; dans ce cas, il fait de la ville la capitale artistique. Cet espace du dehors est lié à une centralité urbaine ou à un programme de régénération des territoires. Le Musée fait apparaître la division centre-périphérie ‒ entrant ainsi dans la thématique de la Capitalité ‒, non seulement dans la capitale elle-même, mais aussi de la capitale par rapport au reste du territoire. L’opposition centre-périphérie, qui induit forcément une hiérarchie[1], vaut également entre le Musée national et les autres musées, comme le musée d’art contemporain (qui est toujours à part), la cinémathèque (boîte à images), le musée de la photographie ou le musée de la bande dessinée. Cependant, on peut remarquer qu’il existe de plus en plus d’interactions entre les musées, parce que le Musée a bien compris l’intérêt d’ouvrir ses collections à d’autres regards sur les œuvres, en introduisant des films, des photos, des vidéos, et en proposant des visites en ligne sur le web, comme on en a vu fleurir pendant le confinement. Par la même occasion, on pourra se demander, par exemple, comment la photographie, le cinéma, la bande dessinée peuvent passer du statut d’archive à celui d’œuvre d’art, comment le Musée détourne l’objet de sa fonction initiale : on pense, par exemple, à la bande dessinée et à l’exposition que le Musée Picasso de Paris a consacrée aux liens entre l’œuvre de Picasso et l’univers de la bande dessinée, jusqu’au 3 janvier 2021.

Ensuite, L’ESPACE DU DEDANS, c’est celui de l’exploration à travers un lieu de mémoire. En dehors de sa matérialité, le Musée se construit comme un espace qui contient un discours pour la transmission de la connaissance et à travers lequel le visiteur se déplace pour le « lire »[2]. Il s’inscrit dans un récit national dès lors que son existence coïncide avec celle de l’État-nation, ou du moins un récit collectif que tous peuvent admirer et apprécier[3]. Ce récit ne s’impose pas de lui-même, il doit être constitué, reconnu et enseigné pour être accepté. Alors, comment est exploité l’espace pour valoriser les œuvres d’art, comment est-il exploité pour construire du sens ? Ce récit resté longtemps figé s’est infléchi à la lumière d’un questionnement rendu propice par une lecture des œuvres, notamment picturales et sculpturales, mettant en valeur des personnages restés plus ou moins invisibles, par la création de tableaux vivants dans l’espace du Musée captés par des vidéastes et des photographes. On pourra s’intéresser alors au rôle que jouent les créateurs dans cette construction du sens ; comment ils investissent l’espace, pour nous inviter à nous interroger. Par ailleurs, certains conçoivent le Musée comme un moyen de subvertir la notion d’art, pour questionner la cohérence et les limites du champ artistique et du Musée. Quelles sont les conditions qui permettent de rendre vivantes et actuelles les images, afin d’échapper aux risques de la muséalisation qui aurait tendance à tout pétrifier ? L’art conceptuel, par exemple le Land Art, défend le principe d’un art anti-muséal, en prenant la nature comme espace de la création artistique, parfois très éloigné de celui du Musée. Des artistes se transportent sur ces lieux investis par leur œuvre et certains y exposent aussi leur corps et s’y font photographier. Le Musée prend ensuite le relais pour garder la trace documentée de l’art anti-muséal de l’artiste au travail. L’espace du dedans évolue non seulement vers un espace du dehors mais également éclaté sur divers territoires. Le Musée, qu’il soit classique ou contemporain, se conçoit de plus en plus comme un espace dynamique et accueillant, marqué par le cosmopolitisme et comme siège d’interactions artistiques transnationales. L’accueil d’artistes en résidence ou simplement invités s’accompagne souvent de manifestations relayées par le travail des vidéastes et des photographes. Édouard Glissant, qui a beaucoup fréquenté des artistes espagnols et des Amériques (les peintres Miquel Barceló, Roberto Matta, Wifredo Lam, Pancho Quillici, Antonio Segui, le sculpteur cubain Agustín Cárdenas, entre autres), a envisagé la création d’un Musée « archipélique ». Non pas « continent » mais « archipel », où « le défi de l’architecte serait d’inventer une spatialisation de cette ‘archipélisation’, à l’opposé de quelque chose de monumental »[4], un espace « non pas diffus mais diffusé », de dialogue horizontal entre les arts plastiques des Amériques.  

Enfin, un autre aspect ‒ et non des moindres ‒ consiste à envisager le Musée comme une structure dynamique, comme un endroit de rencontres entre des expériences subjectives. En effet, penser le Musée, c’est aussi le penser à partir de l’EXPÉRIENCE ESTHÉTIQUE – qui désigne le fait même de vivre une présence, un certain mode du percevoir[5] – de ceux qui l’habitent (c’est-à-dire ceux qui l’occupent), de ceux qui le visitent. Alors, comment les œuvres sont-elles mises en dialogue avec le lieu, le public, les créateurs ? S’interroger sur les conditions de présentation et d’exposition conduira à se demander comment les créateurs investissent l’espace muséal, afin de créer une autre manière de voir. Si le Musée devient un lieu d’adhésion, de questionnement qui invite le visiteur à s’approprier l’espace, à prendre conscience des problématiques proposées par ceux qui l’animent, qu’ils soient consensuels ou en résistance par rapport à un discours constitué, on peut dire qu’il contribue à modifier le regard que nous tournons vers les œuvres d’art, qu’il modifie aussi notre vision du temps historique. Et en renouvelant le regard, contribue-t-il à « fabriquer » du spectateur ?

Selon cette perspective, on pourrait orienter la réflexion à partir de différents axes, non exhaustifs :

  • Musée et patrimoine
  • Musée et discours 
  • Musée et expérience esthétique 
  • Pratiques inter-artistiques et dispositif muséal
  • Le Musée hors les murs

Ces axes montrent que le Musée, en tant qu’établissement, apparaît, à la fois et de façon contradictoire, comme une histoire de l’art, donc comme un document historique, un espace de pure contemplation, mais aussi comme un lieu d’ouverture. Le Musée a changé son image associée au passé pour être pensé comme un endroit de rencontres entre subjectivités créatrices et subjectivités spectatrices, pour être pensé comme un lieu où chacun est invité à se forger sa propre interprétation et à adapter les problématiques artistiques à son espace privé.

Dossier coordonné par :
Martine Heredia, CPGE Reims – CRIMIC (EA2561)
Renée Clémentine Lucien, MCF Sorbonne Université – CRIMIC (EA2561)
Claudia Teissier, Doctorante, Sorbonne Université-CRIMIC (EA 2561)
Lieu et date de la Journée d’études: Institut Cervantes de Paris (7, rue Quentin-Bouchart, 75008)
Échéances:
Les propositions de 300 mots maximum devront être envoyées au plus tard le 1er novembre 2023. Elles seront accompagnées d’un titre et d’une courte présentation de l’auteur.
Langues de publication : français, espagnol 
Les contributions seront soumises à un comité scientifique et évaluées par pairs, en double aveugle, et devront respecter les normes typographiques : Normes de présentation
Envoyer à : Martine Heredia mherediamartine@gmail.com et à Renée Clémentine renee.lucien@paris-sorbonne.fr

[1] Jeanne Garane, Géographies discursives. L’écriture de l’espace et du lieu français, Amsterdam et New-York, édit. Rodopi, 2005.

[2] Bernard Deloche, Dictionnaire encyclopédique de muséologie, Paris, Armand Colin, 2011.

[3] Isabelle Anatole-Gabriel, La fabrique du patrimoine de l’humanité. L’Unesco et la protection patrimoniale (1945-1992), Paris, éditions de la maison des sciences de l’homme, 2016.

[4] Édouard Glissant, Utopie de la ville et du musée : l’espace et le temps, Institut du Tout-Monde, L’Agence à Paris, Institut du Tout-Monde et Hans-Ulrich Obrist, 2013, p. 28

[5] Etienne Souriau, Vocabulaire esthétique, Paris, P.U.F., 2004, p.708.


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°24, Automne 2023)

« Quem canta, seus males espanta / Quien canta, sus males espanta » : chanson et musique dans la péninsule ibérique et en Amérique Latine (XIXe-XXIe siècles)

Le proverbe portugais « Quem canta, seus males espanta » se retrouve également dans le patrimoine proverbial espagnol (« Quien canta, sus males espanta »), signe des racines communes qui unissent le Portugal et l’Espagne tant au niveau de leur culture que de leur patrimoine musical.

En effet, les chansons galaïco-portugaises, tout comme les romances du Moyen-Âge, constituent un patrimoine commun. Si la poésie du Moyen-Âge était chantée, ce genre le sera encore au long des siècles et les textes compilés dans divers cancioneros/cancioneiros, comme le seront, plus tard, les chansons populaires. En outre, dès le XIXe, des auteurs consacrés écrivent tant pour l’opéra que pour le chant lyrique, pour les zarzuelas que pour le teatro de revista. La poésie classique sera même mise en chanson, à l’instar des vers de Luís Vaz de Camões chantés par Amália Rodrigues, et les poètes du XXe siècle n’hésiteront pas à écrire pour des chanteuses ou des chanteurs, lorsqu’ils ne seront pas, tout simplement, mis en musique ou eux-mêmes à la source de styles musicaux, comme ce fut le cas pour Vinícius de Moraes, à qui la bossa nova doit ses lettres de noblesse.

Bien que la zarzuela ou le teatro de revista aient décliné dès le milieu du XXe siècle, et les cafés cantantes quasiment disparu, les comédies musicales ont pris la relève du spectacle populaire chanté, avec des modalités particulières selon les pays : comédies rancheras mexicaines, chanchadas brésiliennes, films musicaux argentins ou cubains, des productions exportées voire adaptées, et pas seulement dans le monde ibéro-américain. Ce genre cinématographique est certes passé de mode, mais le 7e art continue néanmoins de faire la part belle à la chanson, ne serait-ce que sous forme extra-diégétique ou même intra-diégétique : Tango, Fados, Argentina ou encore Flamenco, flamenco, de Carlos Saura, sont autant d’hommages au chant, à la musique et à la danse. Des hommages que l’on retrouve également chez des cinéastes pourtant fort éloignés des cultures ibériques ou ibéro-américaines comme Hong Kar-Waï (Happy together), l’Allemand Jonas Rothlaender (Fado), Wim Wenders (Buena-Vista Social Club ; Lisbon story) ou le Finlandais Mika Kaurismäki (Brasileirinho ; Moro no Brasil).

Les deux langues ibériques, envisagées dans leur dimension chantée, le Portugal et l’Espagne les ont imposées à d’autres peuples, qui les ont alors acclimatées et chantées avec d’autres accents, d’autres modulations qu’il conviendrait d’interroger. En effet, la colonisation a engendré des formes musicales et vocales marquées par l’hybridité, la créolisation ou l’adaptation de chants et mélodies qui n’ont plus grand-chose à voir avec leurs formes originales.

Pour autant, ces mêmes peuples colonisés ont continué à chanter dans leur propre langue, parfois même dans un but pédagogique et religieux sous la houlette du colonisateur, comme dans les missions jésuites. Ainsi, leurs chants ne se sont pas tus, et ils gagnent aujourd’hui en visibilité grâce aux réseaux sociaux et aux mouvements de défense de la cause des peuples premiers. C’est ainsi que la bolivienne Luzmila Carpio chante en quechua, le groupe rock mexicain Los Cogelones, en nahuatl, ou le rapper brésilien Kunumí MC en guarani, dans une véritable démarche d’empowerment et de visibilisation de leur peuple et de leur culture, sans oublier la dénonciation des menaces qui pèsent encore et toujours sur eux.

Car chanter c’est également résister aux multiples formes d’oppression, comme l’ont démontré les esclaves noirs transportés dans les plantations des Amériques, les chanteurs de la Música Popular Brasileira, ceux de la Nova Cançó catalane ou de la contre-culture madrilène, ou le chanteur portugais Zeca Afonso, dont la chanson « Grândola Vila-Morena » deviendra l’hymne de la Révolution des Œillets, sans oublier, plus récemment, les voix de femmes, de chanteurs queers ou issus des marges sociales. Citons, en guise d’exemple, Violeta Parra, Ney Mattogrosso, Chavelas Vargas, Emicida, António Variações, Juan Gabriel, Elza Soares, Criolo ou encore Linn da Quebrada. Ces derniers et dernières ont fait ou font avancer les sociétés qui nous occupent avec leur propre agenda politique, comme l’avaient déjà fait avant eux et elles « las reinas del cuplé » ou « los imitadores de estrelas ».

La chanson dans le monde ibérique, ibéro-américain ou d’Afrique lusophone est un aspect culturel marquant, l’emblème d’un pays ou d’une ville si l’on pense au tango, au fado, à la salsa, à la samba, à la morna capverdienne, au kuduro angolais, à la rumba cubaine, au cante jondo andalou ou au reggaeton panaméen et portoricain. Autant de styles musicaux chantés aujourd’hui connus dans le monde entier, participant à l’identité culturelle et à l’image des pays qui les ont vu naître, une image aussi véhiculée par des vidéo-clips transformés en de véritables publicités touristiques.

Alors que certains de ces chants ont gagné une reconnaissance institutionnelle à l’échelle nationale ou même mondiale grâce au classement au patrimoine immatériel de l’UNESCO, d’autres, plus traditionnels, moins médiatisés et pour cela inaudibles, persistent et résistent à l’avancée de la modernité, du cante alentejano en passant par la champeta afro-colombienne ou la rumba catalane, sans parler des chants des communautés amérindiennes dont certaines se sont tues à jamais.

Dans un monde globalisé, la chanson traditionnelle semble en survie, en passe d’être emportée par le raz-de-marée de la musique anglo-saxonne et par ses stars globalisées, mais dont certaines chantent aussi en espagnol ou en portugais, telle Shakira, Anitta, Jennifer Lopez ou Enrique Iglesias, et parfois même en spanglish, une spécialité de certains groupes de rap chicanos et des villes de la frontière mexicaines avec les EUA. Plus au Sud, c’est dans un portugais mâtiné d’espagnol que les brasiguaios/brasiguyaos chantent et dansent.

Nous invitons donc les collègues intéressé.e.s par la chanson et la musique dans les mondes hispanophones et lusophones, à soumettre un article.

Dossier coordonné par :

Le groupe de recherches lusophones de l’Université Sorbonne Nouvelle: Fernando Curopos, Morgana Herrera, Maria Cristina Pais Simon, Marie Salgues

Echéances:
Les articles seront envoyés à l’adresse des organisateur.trice.s pour le 15 septembre 2023.

Langues de publication : français, portugais 
Les articles seront soumises à un comité scientifique et évaluées par pairs, en double aveugle, et devront respecter les normes typographiques : Normes de présentation. Les articles ne respectant pas les normes de la revue seront refusés.
Envoyer à : fernando.curopos@sorbonne-nouvelle.fr; morgana.herrera@sorbonne-nouvelle.fr; marie-christine.pais-simon@sorbonne-nouvelle.fr; marie.salgues@sorbonne-nouvelle.fr


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°23, Printemps 2023)

Histoire du Cinéma / Histoires & Cinémas

Durant les dernières décennies, les études dans le champ de l’histoire du cinéma ont démontré combien l’histoire visuelle / audiovisuelle peut être stimulante et exigeante. Ces études, parfois rattachées à l’Histoire du Cinéma, parfois situées au croisement des études historiques et cinématographiques, contribuent à l’approfondissement de nos savoirs sur la nature des images en mouvement et sur leurs impacts dans la société. Mesurant l’importance de ces études dans la connaissance du monde Ibéro-américain, Iberic@l: revue d’études ibériques et ibéro-américaines consacrera son 23eme numéro à la thématique Histoire du Cinéma / Histoires & Cinémas. Ce numéro comprendra trois axes thématiques:
1) Histoires et historiographies du cinéma ibéro-américain;
2) Trajectoires professionnelles et biographies du cinéma dans le monde
ibéro-américain;
3) Diffusion, réception et critique cinématographique dans le monde ibéro-américain.

Dossier coordonné par :
Alberto da Silva (Sorbonne Université)
Alexandre Busko Valim (UFSC), Paula Halperin (SUNY)
Echéances:
Les résumés devront être envoyés, au plus tard, le 15 avril 2022. Les réponses seront transmises aux auteurs au plus tard le 15 mai 2022, et les articles devront être rendus au plus tard le 31 juillet 2022.
Langues de publication : français, portugais, espagnol 
Les contributions seront soumises à un comité scientifique et évaluées par pairs, en double aveugle, et devront respecter les normes typographiques : Normes de présentation
Envoyer à : historiasecinema@gmail.com

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Chamada de artigos para Iberic@l (n°23, Primavera 2023)

Histórias do Cinema/Histórias & Cinemas

Nas últimas décadas, os estudos na área de História do Cinema têm demonstrado o quão a História Visual/Audiovisual pode ser instigante e desafiadora. Por vezes definidos como Histórias do Cinema, outras vezes situadas de maneira mais flexível como Histórias e Cinemas, tais estudos estão inseridos em um esforço mais amplo por aperfeiçoar o nosso conhecimento acerca da natureza e os impactos sociais das imagens em movimento. A partir do reconhecimento da importância desses estudos para o entendimento do mundo
ibero-americano, a lberic@l: revue d’études ibériques et ibéro-américaines dedicará o número 23 às Histórias do Cinema/Histórias & Cinemas. O número será será dividido em três eixos temáticos:
1) Histórias e historiografias do cinema ibero-americano;
2) Trajetórias e biografias do cinema no mundo ibero-americano, e
3) Circulação, recepção e crítica cinematográfica no mundo ibero-americano.

Dossiê coordenado por:
Alberto da Silva (Sorbonne Université)
Alexandre Busko Valim (UFSC), Paula Halperin (SUNY)
Prazos:
A entrega dos resumos expandidos deverá ser feita até o dia 15 de abril de 2022. Os resultados com os pareceres serão enviados as autores até o dia 15 de maio de 2022, e a entrega dos artigos será realizada até 31 de julho de 2022.
Línguas de redação: português, francês, espanhol
Os artigos propostos serão submetidos a avaliação duplo-cega por pares e deverão respeitar as normas tipográficas da revista: Normes de présentation
Contactos para o envio dos artigos: historiasecinema@gmail.com

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Monográfico de la revista Iberic@l (n°23, Primaneva 2023)

Historias del Cine/ Historia & Cines

Las investigaciones en el área de Historia y Cine desarrolladas en las últimas décadas han demostrado cómo dichos trabajos englobados en la Historia Visual/Audiovisual pueden ser provocadores y stimulantes. Por momentos definidos como « Historias del Cine. » otras veces situados de manera más flexible como « Historias y Cines, » tales trabajos se dirigen a un esfuerzo más extenso por ampliar nuestro conocimiento de la naturaleza y el impacto social de las imágenes en movimiento. A partir del reconocimiento de la importancia de dichos estudios para mejor entender el mundo ibero-americano, Iberic@l: revue d’études ibériques et ibéro-américaines dedicará su número 23 a las Historias del Cine/Historias y Cines. El número estará dividido en tres ejes temáticos:
1) Historias e historiografías del cine ibero-americano;
2) Trayectorias y biografías del cine en el mundo ibero-americano, y
3) Circulación, recepción y crítica cinematográfica en el mundo ibero-americano.

Número monográfico coordinado por :
Alberto da Silva (Sorbonne Université)
Alexandre Busko Valim (UFSC), Paula Halperin (SUNY)
Plazos :
Las propuestas deben enviarse antes del 15 de abril de 2022. Las respuestas del comité se transmitirán antes del 15 de mayo y los autores deberán enviar sus artículos antes del 31 de julio de 2022.
Lenguas de publicación : francés, español, inglés
Las contribuciones que, serán sometidas a un comité científico y a una evaluación doblemente anónima, deberán respetar las normas tipográficas disponibles aquí: Normes de présentation 
Enviar a :
historiasecinema@gmail.com


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°22, Automne 2022)

« Modernismes lusophones » : dialogues et contrastes

En 2022, le Brésil célèbre le centenaire de la Semaine d’art moderne (Semana de Arte Moderna) qui s’est déroulée du 13 au 17 février 1922 au Teatro Municipal de São Paulo – un événement conventionnellement établi comme le principal jalon de l’avènement du modernisme dans le pays. De multiples couches de signification et même des mouvements culturels dans différents domaines en ont fait le phare le plus emblématique pour réfléchir à l’indépendance du Brésil dans les domaines de la langue, de la littérature, de la musique, des arts, de la pensée et des manières de sentir, d’agir et d’« être brésilien », en général. D’autres fronts que ceux de la simple politique collaborent donc à cette réflexion, et la coïncidence de l’événement symbolique « Semaine de 22 » avec la célébration du centenaire de l’indépendance politique du pays, survenue en 1822, n’est pas fortuite.

Ce grand référentiel de la culture brésilienne était ainsi consolidé dans un cadre intellectuel délimité par la question de l’indépendance nationale – qui se déployait dans le paradigme de l’État-nation. Dans ce cas, un État-nation dont la pensée et la culture se percevaient comme devant s’éloigner du Portugal et de l’Europe en général – bien qu’à travers une certaine médiation française –, et qui cherchait, en même temps, à se réconcilier avec ses « sources populaires » et l’oralité, en resignifiant ses relations avec le passé/présent/futur amérindien et afro-brésilien.

Cependant, que signifierait ce modernisme si nous ne le mettions en relation avec d’autres modernismes qui ont émergé dans d’autres pays lusophones à différents moments de la première moitié du XXe siècle, non seulement en développant les pistes laissées par les auteurs qui ont déjà abordé le sujet, mais aussi en réexaminant les positions relatives de ces pays dans un monde dont les pôles hégémoniques étaient de plus en plus orientés vers le Nord anglo-saxon ? Quelles sont leurs réverbérations et leurs dialogues possibles ? Les binômes indépendance/dépendance, autonomie/hétéronomie et culture nationale/mouvement international peuvent-ils être considérés comme faisant partie des dilemmes auxquels ont été confrontés, d’une certaine manière, les intellectuels et artistes modernistes de ces différents pays ? Dans quelle mesure ? Quelles circulations herméneutiques ou passerelles entre idées et modèles esthétiques pourraient ainsi être entrevues ?

En bref : dans quelle mesure les dilemmes du modernisme brésilien peuvent-ils être considérés comme présents dans les modernismes du Portugal, de l’Angola, du Mozambique et d’autres pays de la colonisation portugaise ? Est-il pertinent de proposer l’émergence de différents modernismes, d’une « modernité plurielle », comme axe d’un rapprochement comparatif pour comprendre les diverses manières de vivre les marges et les périphéries d’un monde marqué par l’existence de quelques pôles dominants et de vastes régions dominées ?

Dossier coordonné par :
Paulo Teixeira Iumatti (Sorbonne Nouvelle, CREPAL)
Fernando Curopos (Sorbonne Nouvelle, CREPAL) 
Echéances :
Les articles seront à rendre selon les normes avant le 15 octobre 2022
Langues de publication : portugais, français
Les contributions seront soumises à un comité scientifique et évaluées par pairs, en double aveugle, et devront respecter les normes typographiques : Normes de présentation
Envoyer à : 
paulo.teixeira-iumatti@sorbonne-nouvelle.fr ou fernando.curopos@sorbonne-nouvelle.fr


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°21, 2021)

Dialogues intermédiaux : (se) definir à travers le tourisme

Pour la première fois de notre vie, nous ne pouvons pas voyager. La mobilité d’une grande partie de la population mondiale a été restreinte et l’une des choses les plus déroutantes auxquelles nous avons dû faire face après le Grand Confinement du printemps 2020 était de savoir ce que nous allions faire de notre liberté de mouvement retrouvée, mais limitée. Difficile d’oublier ce qui s’est passé à la station de ski d’Ischgl, les bateaux de croisière errants, rejetés dans tous les ports, et la ressemblance suspecte entre la propagation de la pandémie et le classement des « pays leaders du tourisme » : la France, l’Espagne, les États- Unis, la Chine, l’Italie. Au-delà de la sphère privée, le tourisme a momentanément monopolisé le débat public face à la complexité de la situation : il fallait choisir entre un été sans touristes et le risque que ceux-ci pouvaient représenter. Le tourisme intérieur auquel tous les gouvernements allaient se consacrer – Tu podes Visita Portugal, Viaggio in Italia, Cet été je visite la France, España te espera – ne servirait pas à arrêter l’hémorragie, et ne dissimulerait pas non plus l’évidente fragilité économique des pays les plus dépendants de ce secteur.

En Espagne, l’absence de la plupart des 84 millions de touristes de l’année précédente était perceptible et a lourdement pesé sur l’effondrement de l’économie nationale. Ce n’est pas la première fois que l’importance du tourisme pour le pays a été mise en évidence, à commencer par le boom des années 1960, devenu un jalon dans la mémoire collective et considéré comme le visage le plus amical du franquisme tardif. Sous l’apparente frivolité du bronzage et des chansons yé-yé, le tourisme a joué un rôle clé dans le développement et la modernisation du pays, servant simultanément à légitimer et à éroder la dictature. Il a également constitué la meilleure publicité pour la réussite de la « normalisation » et de l’européanisation de la nouvelle démocratie, tandis que la décentralisation a poussé dix-sept nouvelles entités à se demander ce qui les distinguait des autres et à lancer leurs premières campagnes de promotion. Et, puisque nous en sommes à annoncer, en 2012, une agence d’État a même été créée pour contrôler le message et vendre la marque (Espagne). Son premier responsable, Carlos Espinosa de los Monteros, IVe marquis de Valdetierra, fait écho à un autre marquis, le IIe marquis de la Vega Inclán, qui, un siècle plus tôt, développait depuis le Commissariat Royal du Tourisme, « ce qui est apparemment du tourisme, mais qui au fond apporte dignité, richesse et qui profite à la culture nationale et aux relations internationales ».

Réputation, nationalisme et profit étaient (sont ?) les piliers de l’intérêt des élites pour le tourisme qui voyaient dans ce phénomène un moyen d’effacer les stigmates de la différence et de parvenir à la modernisation tant désirée du pays. Le succès a été absolu mais malgré la réussite de la modernisation, pour que cette destination marginale parvienne à occuper une place centrale dans les flux touristiques mondiaux, le prix à payer a été celui de la consolidation d’une caractérisation nationale comme pays oisif et festif. Les stéréotypes forgés au XIXe siècle alors que l’Espagne perdait ses colonies et occupait une place subalterne (et orientalisée) dans le nouveau système impérial mondial, se sont vus renouvelés avec l’arrivée de millions de touristes d’Europe du Nord qui, grâce à la bienveillance de l’État providence, pouvaient découvrir leur propre « périphérie du plaisir » – une ceinture d’économies basées sur le tourisme qui entoure les principales zones industrielles du monde. De 4 millions de touristes en 1960, nous sommes passés à 38 en 1980 et 74 en 2000. Le projet de construction d’une version européenne de Las Vegas à Alcorcón montrait que la tertiarisation du pays (et le Bienvenido Mister Marshallismo) n’avait pas de limites jusqu’à ce que l’avant-dernière crise, celle de 2008, brise, parmi d’autres consensus, la ferveur européiste et le modèle touristique. Ainsi, de plus en plus de voix se demandaient, accablées par la catastrophe écologique du littoral méditerranéen et les villes prises d’assaut par les touristes, si être l’un des pays les plus visités au monde était un rêve devenu réalité, ou plutôt un cauchemar.

Peu de phénomènes modernes ont autant affecté l’Espagne que le tourisme. Et pourtant, c’est un sujet qui a été pratiquement ignoré par l’hispanisme français, même si des chercheurs tels qu’Hervé Poutet et Alet Valero ont fait partie des pionniers qui ont souligné le potentiel du tourisme pour étudier la société espagnole. Le manque de continuité depuis l’apparition de leurs travaux dans les années 1990 a creusé un fossé qui contraste avec l’essor de ces études en Espagne et celles de l’hispanisme nord-américain. C’est pourquoi l’un des principaux objectifs de ce colloque est de souligner l’intérêt de ce domaine dans le milieu universitaire francophone et de réunir des chercheurs de différents horizons, afin d’élargir notre connaissance de l’Espagne et du monde contemporain à travers le tourisme.

Cette initiative est menée par le Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine (Sorbonne Nouvelle), une institution spécialisée notamment dans l’étude de l’Espagne à travers des manifestations de culture populaire telles que les loisirs, la chanson, les caricatures, le théâtre ou les faits divers. Depuis 2017, l’axe pluriannuel « Les réseaux : (d)écrire les liens, (dé)construire les structures » interroge les circulations, les transferts et les liens qui se créent entre les acteurs, les significations et les œuvres, ainsi que leur interaction avec des réseaux plus larges afin de former un « paysage culturel en mouvement ». C’est pourquoi, avec ce colloque, nous proposons de réfléchir selon l’approche suivante.

À partir de la célèbre formulation de Benedict Anderson, Eric Zuelow propose de penser les nations comme des « communautés perpétuellement réimaginées, maintenues par un dialogue horizontal sur l’appartenance à la communauté », et défend que le tourisme est un phénomène idéal pour étudier cette discussion d’un point de vue historique puisqu’il agit comme un « nœud du dialogue transnational » qui formate l’identité des localités, des régions et des nations. Appliquer ce modèle permet de remplacer la métaphore récurrente, mais très limitée, du « regard », de la « vision » ou du « reflet », dans les études sur les voyages et les imaginaires nationaux. Ainsi, le « dialogue » contient un potentiel épistémologique plus important puisqu’il permet l’action individuelle et collective et bénéficie du bagage intellectuel des études postcoloniales. Il ne fait pas de doute que le tourisme sert de « nœud » dans un réseau discursif de significations qui façonne l’identité humaine en servant de déclencheur de fantasmes et de projections, de discussion, de choix et de définition, de négociation, d’appropriation, de rejet ou de subversion des discours et des imaginaires, et d’intériorisation de la place que l’on occupe par rapport à l’espace, au temps et aux autres.

Repenser l’histoire contemporaine de l’Espagne à partir de l’étude d’un phénomène transnational comme le tourisme nous invite naturellement à transcender les frontières, à nous libérer du nationalisme méthodologique – le biais académique selon lequel nous tendons à circonscrire le centre d’analyse avec les limites de la nation –, à intégrer un réseau d’acteurs, d’idées et de pratiques qui circulent à travers les cadres nationaux, et à écrire une « histoire connectée », globale, dont l’Espagne continue non seulement à faire partie, mais dont elle est parfois la principale scène.

La priorité sera donnée aux propositions théoriques, conceptuelles et méthodologiques, ainsi qu’aux approches comparatives et transnationales. Les domaines d’intérêt possibles pourraient être, entre autres :
– Dynamiques de circulation, de discussion et de consolidation transnationale des imaginaires, des discours et des pratiques. Négocier l’appartenance et la différence : l’individu, le genre, la race, la classe sociale, le territoire (local, régional, national, impérial, transnational) et le passé.
– (Dé)connexions avec les circuits touristiques internationaux : nouvelles sensibilités et pratiques, supports textuels et graphiques, moyens de communications de masse, avancées technologiques, transports terrestres, maritimes et aériens, initiative privée et travaux publics.
– Les réseaux sociaux du XIXe siècle : les sociétés d’excursionnistes, touristiques et sportives. Les réseaux sociaux de masse : patriotes, prolétaires et citoyens. Les réseaux mondiaux d’acteurs : précurseurs, médiateurs et traducteurs culturels.

Une bibliographie non exhaustive sera fournie à titre indicatif aux auteurs

Dossier coordonné par :
Jorge Villaverde (Institut Européen de Florence/Sorbonne Nouvelle).
Ivanne Galant (Université Paris 13, CREC Paris 3-Sorbonne Nouvelle)
Echéances :
Les propositions (comprenant un titre, un résumé de 300 à 500 mots, avec les objectifs, la méthodologie, les sources et la bibliographie initiale, ainsi qu’un bref curriculum de l’auteur) sont à envoyer avant le 31 janvier 2021
Annonce aux auteurs des résumés retenus: 20 février 2021
Langues de publication : français, espagnol, anglais 
Les contributions seront soumises à un comité scientifique et évaluées par pairs, en double aveugle, et devront respecter les normes typographiques : Normes de présentation
Envoyer à : congresoturismocrec@gmail.com

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Número monográfico para la revista Iberic@l (n°21, Printemps 2021)

Diálogos intermediales: definir(se) por medio del turismo

Por primera vez en nuestras vidas no podemos viajar. La movilidad de buena parte de la población mundial se ha restringido y una de las cosas más desconcertantes a las que tuvimos que enfrentarnos tras el Gran Confinamiento de la primavera de 2020 fue qué hacer con nuestra recuperada, pero limitada, libertad de desplazamiento. Era difícil olvidar lo ocurrido en la estación de Ischgl, los cruceros errantes rechazados en cada puerto, y el sospechoso parecido entre la difusión de la pandemia y el ranking de “países líderes en turismo”: Francia, España, Estados Unidos, China, Italia. Más allá del ámbito privado el turismo acaparó momentáneamente el debate público ante la difícil coyuntura de elegir entre un verano sin turistas y el riesgo que estos suponían. El turismo doméstico al que todos los gobiernos iban a recurrir -Tu podes Visita Portugal, Viaggio in Italia, Cet été je visite la France, España te espera- no serviría para detener la hemorragia, ni disimulaba la patente fragilidad económica de los países más dependientes de este sector.

En España, la ausencia de la mayoría de los 84 millones de turistas del año anterior se hacía notar y pesaba fuertemente en el descalabro de la economía nacional. No era la primera vez que se ponía de relieve la importancia del turismo para este país, empezando por el boom de los años 60 convertido en un hito de la memoria colectiva como la cara más amable del tardofranquismo. Bajo la aparente frivolidad de la piel morena y las notas ye-ye, el turismo fue clave en el desarrollo y modernización del país, sirviendo, simultáneamente, para legitimar y horadar a la dictadura. Como también serviría como el mejor anuncio de la exitosa “normalización” y europeización de la nueva democracia, mientras que la descentralización empujaba a diecisiete nuevas entidades a reflexionar sobre lo que las distinguía de las demás y a poner en marcha sus primeras campañas de promoción. Y, ya puestos a anunciar, en 2012 se llegó al punto de crear una agencia estatal para controlar el mensaje y vender la marca (España). Que el primer responsable fuese Carlos Espinosa de los Monteros, IV Marqués de Valdetierra, hacía eco a otro Marqués, el II de la Vega Inclán, que con un siglo de antelación se dedicaba desde la Comisaria Regia de Turismo a “lo que aparentemente es turismo, pero en el fondo sirve para mucho decoro, mucha riqueza y en favor de la cultura nacional y las relaciones internacionales”.

Reputación, nacionalismo y lucro fueron (¿son?) los puntales del interés de las elites por el turismo que veían en este fenómeno una vía para borrar el estigma de la diferencia y alcanzar la ansiada modernización del país. El éxito fue absoluto pero el precio a pagar porpasar de destino marginal a ocupar una plaza central en los flujos turísticos mundiales fue la consolidación, pese a la alcanzada modernización, de una caracterización nacional como país ocioso y festivo. Los estereotipos acuñados en el siglo XIX mientras España perdía sus colonias y ocupaba un lugar subordinado (y orientalizado) en el nuevo sistema imperial mundial se renovaron con la llegada de millones de turistas del norte europeo que gracias a la benevolencia del estado del bienestar podían partir a su propia “periferia del placer” –un cinturón de economías basadas en el turismo rodeando las grandes zonas industriales del mundo–. Los 4 millones de turistas en 1960 se convirtieron en 38 en 1980 y 74 en el 2000. Los planes de construir una versión europea de Las Vegas en Alcorcón ilustraban que la terciarización (y el Bienvenido Mister Marshallismo) del país no tenía límites hasta que la penúltima crisis, la de 2008, resquebrajó, entre otros muchos consensos, el fervor europeísta y el modelo turístico. Así, cada vez más voces se preguntaban, agobiadas por el desastre medioambiental de la costa mediterránea y las ciudades tomadas al asalto por los turistas, si ser uno de los países más visitados del mundo era un sueño cumplido, o más bien, una pesadilla.

Pocos fenómenos modernos han afectado a España más profundamente que el turismo. Y, sin embargo, es un tema que ha sido prácticamente ignorado por el hispanismo francés, pese a que algunos de los pioneros en señalar el potencial del turismo para estudiar la sociedad española fueran investigadores como Hervé Poutet y Alet Valero. La falta de continuidad desde la aparición de su trabajo en los años 90 ha formado una laguna que contrasta con el boom de estos estudios en España y en el hispanismo norteamericano. Por eso, uno de los principales objetivos de este coloquio es poner de relieve el interés de este campo en el medio académico francófono y reunir a investigadores provenientes de diferentes horizontes, para, a partir del turismo, ampliar nuestro conocimiento sobre España y el mundo contemporáneo.

La iniciativa parte del Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine (Sorbonne Nouvelle), con una larga tradición de estudios sobre las manifestaciones de la cultura popular como el ocio, la canción, las caricaturas, el teatro o la prensa de sucesos. Desde 2017, el eje plurianual “Lasredes: (d)escribir los vínculos, (de)construir las estructuras » se interroga sobre las circulaciones, transferencias y enlaces que se crean entre actores, significados y obras, así como su interacción con tramas más amplis hasta formar un « paisaje cultural en
movimiento ». Por ello, en este coloquio proponemos reflexionar en torno al siguiente planteamiento.

Partiendo de la célebre formulación de Benedict Anderson, Eric Zuelow propone pensar las naciones como « comunidades perpetuamente reimaginadas, mantenidas a través de un diálogo horizontal sobre la pertenencia a la comunidad », y sostiene que el turismo es un fenómeno idóneo para estudiar históricamente esta discusión ya que actúa como « nodo de un diálogo transnacional » que formatea la propia identidad de localidades, regiones y
naciones. Aplicar este modelo permite reemplazar la recurrente, pero muy limitada, metáfora de la « mirada », la « visión » o el « reflejo », en los estudios sobre viajes e imaginarios nacionales. En cambio, el « diálogo » contiene un potencial epistemológico mayor al permitir la agencia individual y colectiva y beneficiarse del bagaje intelectual de los estudios postcoloniales. Sin duda, el turismo sirve como nodo de una red discursiva de significados que moldea la identidad humana al servir de desencadenante de fantasías y proyecciones, de discusión, elección y
definición, de negociación, apropiación, rechazo o subversión de discursos e imaginarios, y de interiorización sobre el lugar que cada uno ocupa en el mundo con respecto al espacio, al tiempo y a los otros.

Repensar la historia contemporánea de España desde el estudio de un fenómeno transnacional como el turismo empuja de forma natural a trascender fronteras, a liberarse delnacionalismo metodológico -el sesgo académico por el que tendemos a circunscribir el foco analítico con los límites de la nación-, a incorporar una red de actores, ideas y prácticas que circulan a través de marcos nacionales, y a escribir una “historia conectada”, global, de la que España no solo sigue formando parte, sino que, a veces, es escenario principal.

Se dará prioridad a propuestas teóricas, conceptuales y metodológicas, así como a enfoques comparativos y transnacionales. Los posibles campos de interés podrían ser, entre otros:
– Dinámicas de circulación, discusión y consolidación transnacional de imaginarios, discursos y prácticas. Negociar la pertenencia y la diferencia: el individuo, el género, la raza, la clase social, el territorio (local, regional, nacional, imperial, transnacional), y el pasado.
– (Des)conexiones con los circuitos internacionales de turismo: nuevas sensibilidades y prácticas, soportes textuales y gráficos, y medios de comunicación de masas, avances tecnológicos, transportes terrestres, marítimos y aéreos, iniciativa privada y obra pública. – Redes sociales decimonónicas: sociedades excursionistas, turísticas y deportivas. Redes sociales de masas: patriotas, proletarios y ciudadanos. Redes globales de actores: precursores, mediadores y traductores culturales.

Se proporcionará una bibliografía no exhaustiva para orientar a los autores
 

Número monográfico coordinado por :
Jorge Villaverde (Institut Européen de Florence/Sorbonne Nouvelle).
Ivanne Galant (Université Paris 13, CREC Paris 3-Sorbonne Nouvelle)
Plazos :
Las propuestas (incluyendo un título, un resumen de entre 300 y 500 palabras, detallando los objetivos, metodología, fuentes y bibliografía de partida, y un breve currículo del autor) deben enviarse antes del 31 de enero de 2021
Annonce aux auteurs des résumés retenus: 20 de febrero de 2021
Lenguas de publicación : francés, español, inglés
Las contribuciones que, serán sometidas a un comité científico y a una evaluación doblemente anónima, deberán respetar las normas tipográficas disponibles aquí: Normes de présentation 
Enviar a : 
congresoturismocrec@gmail.com.


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°20, Automne 2021)

Capitalité et scènes théâtrales. Espagne, XIXe-XXIe siècles 

“El teatro es cartografía. Como en el mapa, en el escenario todo debe responder a una pregunta 
que alguien se ha hecho. Como en el mapa, en el escenario lo más importante 
es decidir qué se quiere hacer visible y, por tanto, qué se deja fuera. 
En el escenario, como en el mapa, siempre se toma partido”.

Juan MAYORGA, El cartógrafo (Nota del autor), 2009.

Ce dossier monographique de la revue Iberic@l envisage d’explorer les liens entre la capitalité et les scènes théâtrales en Espagne, depuis le XIXe siècle jusqu’à nos jours. Guidés par la réflexion de Juan Mayorga, un dramaturge capital (Prix National du Théâtre 2007), nous nous interrogerons sur ces espaces du théâtre qui se dessinent comme des territoires politiques et des lieux de l’utopie. Grâce à l’historiographie récente, qui a étudié l’histoire urbaine du théâtre dans une perspective géographique, sociale, économique, littéraire et culturelle, comparatiste ou centrée sur l’Espagne – notamment avec les travaux pionniers de Serge Salaün et, plus récemment, ceux de Jeanne Moisand sur « les scènes capitales » du XIXe siècle –, nous allons donc réfléchir au rôle primordial du théâtre espagnol contemporain, en envisageant aussi bien le texte théâtral que les lieux où se joue le spectacle vivant.

Le concept de capitalité, qui est au cœur des recherches actuelles du CRIMIC, induit les notions de verticalité et de hiérarchie, puisque les capitales sont, par définition, les villes du pouvoir. C’est dans son aspect pluriel que la capitalité théâtrale sera envisagée ici : centralisation culturelle bicéphale (Madrid/Barcelone), rôle des capitales de province, inversion des centres de gravité et du processus de capitalité ; (in)visibilité de cette capitalité, avec l’apparition de nouvelles capitales du théâtre en raison de la censure gouvernementale ou de l’accès au théâtre des milieux populaires, au gré des transformations politiques et sociales du pays ; capitalité itinérante, avec la création de réseaux et de festivals internationaux ; enfin, plus récemment, la revendication de la capitalité féminine et d’une politique culturelle paritaire. Capitalité et périphérie/marginalité territoriale et symboliqueviennent ainsi s’opposer ou se compléter, selon les époques et les différentes politiques culturelles qui se sont succédé du XIXe siècle jusqu’à nos jours.

Toutes ces variations de la capitalité théâtrale se trouveront au cœur des études proposées dans ce dossier monographique, où le théâtre sera envisagé comme un territoire culturel en constante évolution, un terrain d’expérimentation politique où s’incarnent tour à tour pouvoir et contre-pouvoir, dans une alternance entre capitalisation et décapitalisation.

Dossier coordonné par :
Isabelle CABROL (Sorbonne Université, – le CRIMIC)
Anne Laure FEUILLASTRE (Sorbonne Université, – le CRIMIC)
Délais :
Envoi des articles : 15/07/2021
Communication aux auteur.e.s : 01/09/2021
Langues de rédaction : français, catalan, espagnol, portugais, anglais.
Les articles seront soumis à une évaluation par les pairs en double-aveugle et devront respecter les normes typographiques de la revue : Normes de présentation
Contacts :
Anne Laure Feuillastre : anne-laure.feuillastre@sorbonne-universite.fr ;
Isabelle Cabrol : isabelle.cabrol@sorbonne-universite.fr


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°19, 2021)

Trânsitos, travessias e transições: corpo e espaço na
literatura ibero-americana

Fronteiras territoriais são ficções políticas naturalizadas que produzem identidades nacionais, exclusões, pertencimentos, violências e hierarquias. Poucos críticos literários ultrapassam as fronteiras nacionais, mas Manuel Puig pode ser tão brasileiro quanto Clarice Lispector, Machado de Assis pode ser tão português quanto Fernando Pessoa e Nestor Perlongher pode ser tão chileno quanto Pedro Lemebel. A crítica e o cânone literário são territoriais, e as fronteiras impenetráveis seguem produzindo epistemicídios literários.

Normas de gênero e sexualidade são ficções políticas naturalizadas que produzem identidades de gênero e sexualidade, exclusões, pertencimentos, violências e hierarquias. Muitos críticos e historiadores literários ainda silenciam ou tentam domesticar as dissidências de gênero e sexualidade. É preciso verificar o quanto há de Igreja, de Estado e de Tribunal em cada crítico, sugere Deleuze (2008). A crítica e o cânone literário, diz Daniel Balderston (2004), estão cem anos atrasado em relação à literatura quando o assunto é sexo.

A crítica precisa fazer fracassar aquilo que ela ainda tem de moderna, de binária, de colonizadora, de territorial, de racista, de cisgênera e de heteronormativa. A crítica talvez ainda precise viver o seu carnaval. O dossiê Trânsitos, travessias e transições: corpo e espaço na literatura ibero-americana está interessado em textos que transitem e embaralhem as fronteiras nacionais, que atravessem normatividades de gênero e sexualidade e que dialoguem com epistemologias minoritárias ao lerem a literatura ibero-americana.

[1] Deleuze, Gilles ; Guatarri, Félix (2008). Mil Platôs: capitalismo e esquizofrenia. Vol. 4. Rio de Janeiro: Editora 34.
[1] Balderston, Daniel (2004). El deseo, enorme cicatriz luminosa: ensayos sobre homosexualidades latinoamericanas. Rosario: Beatriz Viterbo.

Dossiê coordenado por:
Helder Thiago MAIA (Universidade de São Paulo/FAPESP, Brasil)
Lívia Maria de Freitas REIS (Universidade Federal Fluminense, Brasil)
Mário LUGARINHO (Universidade de São Paulo, Brasil)
Prazos:
Envio dos artigos: 30/09/2021
Comunicação aos autores: 30/10/2021
Línguas de redação: português, francês, espanhol, inglês e catalão.
Os artigos propostos serão submetidos a avaliação duplo-cega por pares e deverão respeitar as normas tipográficas da revista: Normes de présentation
Contactos para o envio dos artigos:
Helder Thiago Maia: helderthiagomaia@gmail.com; Mário César Lugarinho : lugarinho@usp.br

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Chamada de artigos para Iberic@l (n°19, 2021)

Transits, traversées et transitions : corps et espace dans
la littérature
ibéro-américaine

Les frontières territoriales sont des fictions politiques naturalisées qui produisent des identités nationales, des exclusions, des appartenances, des violences et hiérarchies. Peu de critiques littéraires dépassent les frontières nationales, mais Manuel Puig peut être aussi brésilien que Clarice Lispector, Machado de Assis aussi portugais que Fernando Pessoa et Nestor Perlongher aussi chilien que Pedro Lemebel. La critique et le canon littéraire sont territoriaux, et les frontières impénétrables continuent à engendrer des épistémicides littéraires.

Les normes de genre et la sexualité sont des fictions politiques naturalisées qui produisent des identités de genre et sexuelles, des exclusions, des appartenances, des violences et des hiérarchies. De nombreux critiques et historiens de la littérature continuent à garder au secret ou essaient de domestiquer les dissidences de genre et sexuelles. C’est pourquoi il faut débusquer, comme le suggère Deleuze[1], l’Église, l’État et le Tribunal tapis derrière chaque critique. En effet, comme le soutient Daniel Balderston[2] (2004), en matière de sexualité, tant la critique que le canon littéraire ont cent ans de retard.

Il faut que la critique mette en échec ce qu’elle a encore de moderne, de binaire, de colonisateur, de territorial, de raciste, de cisgenre et d’hétéronormatif. Peut-être faudra-t-il qu’elle vive « son carnaval ».

Les auteur.e.s souhaitant contribuer au prochain numéro de la revue Iberic@l « Transits, traversées et transitions : corps et espace dans la littérature ibéro-américaine » sont invité.e.s à réfléchir sur des textes de la littérature ibéro-américaine qui brouillent et dépassent les frontières nationales, traversent les normes de genre et de sexualité et dialoguent avec des épistémologies minoritaires.

Dossier coordonné par :
Helder Thiago MAIA (Universidade de São Paulo/FAPESP, Brasil)
Lívia Maria de Freitas REIS (Universidade Federal Fluminense, Brasil)
Mário LUGARINHO (Universidade de São Paulo, Brasil)
Délais :
Envoi des articles : 30/09/2021
Communication aux auteur.e.s : 30/10/2021
Langues de rédaction : français, catalan, espagnol, portugais, anglais.
Les articles seront soumis à une évaluation par les pairs en double-aveugle et devront respecter les normes typographiques de la revue : Normes de présentation
Contacts :
Helder Thiago Maia: helderthiagomaia@gmail.com; Mário César Lugarinho : lugarinho@usp.br

[1] Deleuze, Gilles ; Guatarri, Félix (2008). Mil Platôs: capitalismo e esquizofrenia. Vol. 4. Rio de Janeiro: Editora 34.
[2] Balderston, Daniel (2004). El deseo, enorme cicatriz luminosa: ensayos sobre homosexualidades latinoamericanas. Rosario: Beatriz Viterbo.


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°17, 2020)

« Les nouveaux portraits »

Dans son Éloge de l’individu (2000), T. Todorov rappelle que la définition du portrait impose deux exigences, d’une part le portrait nécessite la représentation d’un individu (en règle générale, un être humain) qui existe ou a existé réellement et qui doit être identifié par ses spectateurs/lecteurs, et à ce titre, orienté vers la réception d’êtres humains capables de le reconnaître. D’autre part, parallèlement à l’exigence d’une reconnaissance strictement physionomique, le portrait s’assume comme une représentation psychologique des modèles, portant une importante dimension affective et métaphysique capable de survivre au temps et à la mort.

Suivant ce postulat, le peintre Thomas Lévy-Lasnes ajoute, dans une émission de Radio France Culture (24/04/2016), que le portrait transforme encore la « boue colorée » en une « forme structurée », c’est-à-dire qu’il serait capable de transformer une matière inerte en une présence vivante.
Les différentes formes d’art contemporain (arts plastiques, cinéma, littérature, bande dessinée, etc.) retravaillent ainsi ces exigences et portent le genre à la limite des métamorphoses qu’il propose, c’est-à-dire entre l’anonymat et la reconnaissance, entre la présence et l’absence, entre l’inertie et le mouvement, mais aussi entre l’humain et toutes les autres formes du vivant. De plus, les pratiques sociales du 21ème siècle ont fait du portrait la forme d’affirmation non pas de l’individu lui-même et de son « âme » ou « essence », mais plutôt de son « apparition » tant qu’il devient impermanent ou même une « image-contact » qui touche l’objet représenté pour toucher l’autre (Didi-Huberman, 1998). Ces transformations ont fait que, de la technique d’affirmation d’une identité fixe et solitaire, le portrait est devenu l’affirmation d’une pratique de nature processuelle, sociale et collective, passant de la représentation des nobles et des grands bourgeois du XVIe siècle à celle des selfies de notre temps. Cela a, à son tour, déterminé des changements importants dans le processus de commande et de production des portraits et dans la série de négociations qui s’y rapportent (West, 2004).

Le numéro suivant d’Iberic@l tente donc de mettre en lumière les différentes transformations et déplacements du portrait, tant d’un point de vue conceptuel que du point de vue de la pratique créative : de la matière inerte à la matérialisation de la vie, de la présence et de l’absence, de l’individu à la pratique sociale, mais aussi comment le portrait met en avant de nouvelles formes d’identité (de genre, ethnique ou socioculturelle).

Dossier coordonné par :
Daniel RODRIGUES (Université Clermont Auvergne – CELIS)
Xaquín NUÑEZ SABARÍS (Université de Minho – CEHUM)
Eunice RIBEIRO (Université de Minho – CEHUM)
Echéances :
Remises des propositions d’article (résumé d’une dizaines de lignes): avant le 1er octobre
Annonce aux auteurs des résumés retenus: 1er novembre
Envoi des articles: avant le 31 décembre
Langues de publication : français, portugais, anglais, espagnol 
Les contributions seront évaluées par pairs, en double aveugle, et devront respecter les normes typographiques : Normes de présentation
Contact pour l’envoi des articles : 
daniel.rodrigues@uca.fr


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°16 2019)

Les marges d’Éros dans les arts et les lettres afro-luso-brésiliens

Dans la littérature en langue portugaise qui naît avec le lyrisme médiéval, un érotisme plus ou moins voilé se fait déjà sentir dans les « chansons d’ami », devenant franchement pornographique ou obscène dans les « chansons satiriques ». Bien qu’immorales, ces dernières surtout, ce genre littéraire fait partie du canon, légitimé par l’université et par le discours critique. Or, si ce même discours reconnaît l’épisode de l’« Île des Amours » (Les Lusiades) comme un texte érotique de premier plan, patrimonial pour ainsi dire, beaucoup d’autres, écrits à l’époque ou durant les siècles suivants, ont été écartés, oubliés ou même effacés par différents mécanismes de censure ou d’autocensure.

Étant donné que bien peu de choses ont été écrites sur l’érotisme, la pornographie ou la sexualité en langue portugaise, le numéro 16 de la revue Iberic@l vise, dans un but d’archéologie littéraire et artistique, à mettre en lumière des auteurs, des textes, des œuvres (peinture, photographie, films, BDs, musique…), des artistes, des discours et pratiques marginaux ou marginalisés dans l’espace afro-luso-brésilien.

Sous le prisme des marges, les articles pourront se pencher sur les oppositions suivantes :
– érotisme / pornographie
– canonique / marginal
– dicible / indicible
– “on-scene”/ “ob-scene” (Linda Williams)
– normal / anormal
– hétéro / homo
– beau / kitsch et trash
– mainstream / marginal
– phallique / “contra-sexuel” (Paul Preciado)

Seront privilégiés les articles portant sur les questions de marginalité sexuelle, sur la pornographie, la subversion des catégories de genre, le pouvoir politique et subversif de la parodie obscène, le camp, la « pornochanchada », la pornographie gay et lesbienne, la « contra-sexualité » (Beatriz Preciado), les esthétiques trash ou kitsch comme instruments qui défient les normes et les pratiques régulatrices du genre et de la sexualité.

 Une bibliographie non exhaustive sera fournie à titre indicatif aux auteurs

Dossier coordonné par :
Maria ARAÚJO DA SILVA (Sorbonne Université, – le CRIMIC)
Fernando CUROPOS  (Sorbonne Université, – le CRIMIC)
Echéances :
Remise des propositions d’articles: 15 mars 2019
Annonce aux auteurs: 15 avril 2019
Remise des articles: 15 juin 2019
Langues de publication : portugais, français, espagnol, anglais
Les contributions seront évaluées par pairs, en double aveugle, et devront respecter les normes typographiques : Normes de présentation 
Contact pour l’envoi des articles :
mariasilva01@hotmail.com
curoposfernando@yahoo.fr

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Chamada de artigos para Iberic@l (n°16, 2019)

Margens de Eros nas Artes e Letras afro-luso-brasileiras

A literatura em língua portuguesa nascida com o lirismo trovadoresco surge já permeada por um certo erotismo nas cantigas de amigo, revestindo-se de contornos pornográficos ou obscenos nas cantigas de escárnio e de maldizer. Embora “imorais”, essas cantigas integram o cânone literário, legitimadas pela academia e pelo discurso crítico. Ora, se esse mesmo discurso académico reconhece o episódio da “Ilha dos Amores” (Os Lusíadas) como um texto erótico de relevo, muitos outros, escritos na época e nos séculos seguintes, terão sido descartados, esquecidos ou mesmo apagados por vários mecanismos de censura ou autocensura. Sendo que pouco se tem escrito sobre erotismo, pornografia ou sexualidade em língua portuguesa, o número 16 da revista Iberic@l, tem como objetivo resgatar textos, obras (pintura, fotografia, filmes, histórias em quadrinhos/banda desenhada, música), autores, artistas, discursos e práticas marginais ou marginalizados no espaço artístico e literário afro-luso-brasileiro.

Sob o prisma da margem, poderão ser contempladas as seguintes dicotomias:
– erotismo / pornografia
– canónico / marginal
– dizível / indizível
– “em cena”/ “ob-sceno” (Linda Williams)
– normal / anormal
– hetero / homo
– belo / kitsch e trash
– mainstream / marginal
– fálico / “contra-sexual” (Paul Preciado)

Serão privilegiados artigos que focam, quer em termos discursivos quer representativos, a produção artística em torno das margens da sexualidade, a pornografia, a subversão das categorias de género, o poder político e transformador da paródia obscena, o camp, a pornochanchada, a pornografia gay e lésbica, a “contra-sexualidade” (Beatriz Preciado), a cibersexualidade, as estéticas trash ou kitsch como instrumentos que desafiam normas e práticas regulatórias de género e sexualidade.

Será fornecida aos autores uma bibliografia não exaustiva como guia

Dossiê coordenado por :
Maria ARAÚJO DA SILVA (Sorbonne Université –  CRIMIC)
Fernando CUROPOS  (Sorbonne Université –  CRIMIC)
Prazos :
Entrega das propostas: 15/03/2019
Comunicação aos autores: 15/04/2019
Entrega dos artigos: 15/06/2019
Línguas de redação : português, francês, espanhol, inglês
Os artigos propostos serão submetidos a avaliação duplo-cega por pares e deverão respeitar as normas tipográficas da revista : Normes de présentation 
Contactos para o envio dos artigos :
mariasilva01@hotmail.com

curoposfernando@yahoo.fr


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°13, printemps 2018)

Le concept de « genre » dans les mondes hispanophones et lusophones : des discours théoriques aux imaginaires des créations

Dans ce numéro 13 de la revue Iberic@l, nous proposons de réfléchir sur les textes théoriques et sur les créations littéraires et artistiques des mondes hispanophones et lusophones, qui prennent en compte le concept de « genre ». L’enjeu est d’importance : alors que les études de genre font désormais « autorité » ou, tout au moins, sont admises dans le champ académique, l’on constate que les textes de ces territoires sont relativement peu présents dans le débat international. Ce défaut de visibilité est sans nul doute préjudiciable. Même s’il ne correspond probablement pas à une méconnaissance volontaire, il peut être considéré comme la manifestation d’une asymétrie certaine dans la circulation des savoirs. L’objectif de ce numéro consacré au genre dans les mondes hispanophones et lusophones est donc de mettre en lumière ces textes et de contribuer à élargir l’éventail de références permettant d’alimenter les réflexions sur le genre dans divers secteurs des sciences humaines et des humanités.

À cette occasion, nous considérerons dans quelle mesure ces productions contemporaines dialoguent avec certaines références devenues « canoniques » des études de genre ; dans quelle mesure les assimilent-elles, les adaptent-elles et les renouvellent-elles ? Nous souhaitons explorer une partie de ce que Claudia de Lima Costa appelle le « trafic de théories » (2014) dans sa réflexion sur la traduction culturelle et le genre. Il importera également d’évaluer comment ces productions produisent une pensée en prise avec les spécificités et le contexte des territoires desquels elle émerge, mais assez puissamment structurée pour contribuer à fomenter et étayer la richesse du concept de genre et ses potentialités herméneutiques.

Dissocier ces textes théoriques des créations littéraires et artistiques serait par trop artificiel et constituerait une erreur méthodologique profonde. Les « capacités théoriciennes de la littérature » pour reprendre les termes de Pierre Bayard et ce qu’il nomme la « pre-théorie » des textes littéraires – que nous proposons d’élargir à l’ensemble des productions artistiques et culturelles – nous invitent au contraire à considérer que les grandes œuvres sont porteuses de virtualités de développements conceptuels. Ce potentiel épistémologique de la littérature, des études littéraires et culturelles est signalé avec justesse par Marie-Hélène Bourcier (2014). Parfois implicite, souvent contradictoire, il n’est pas seulement en amont des textes et des créations. Échappant à l’ordre du concept ou du conceptualisé, les créations peuvent également être génératrices de renouvellement théorique.

Dossier coordonné par :
Mondes hispaniques
Catherine FLEPP (Université de Valenciennes)
Nadia MÉKOUAR-HERTZBERG (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
Michèle SORIANO (Université de Toulouse-Jean Jaurès)
Mondes lusophones
María ARAÚJO DA SILVA (Sorbonne Université, – le CRIMIC)
Fernando CUROPOS (Sorbonne Université, – le CRIMIC)
Echéances :
Remises des propositions d’article (résumé d’une dizaines de lignes): avant le 1er octobre
Annonce aux auteurs des résumés retenus: 1er novembre
Envoi des articles: avant le 31 décembre
Langues de publication : français, espagnol, portugais, anglais 
Les contributions seront évaluées par pairs, en double aveugle, et devront respecter les normes typographiques : Normes de présentation
Contact pour l’envoi des articles : 
nadia.mekouar-hertzberg@univ-pau.fr
soriano.michele@yahoo.fr
catherine.flepp@gmail.com

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Monográfico para la revista Iberic@l (n°13, primavera 2018)

El concepto de « género » en los mundos hispanohablantes y lusófonos: de los discursos teóricos a los imaginarios de las creaciones

En este número 13 de la revista Iberic@l, nos proponemos reflexionar sobre los textos teóricos y las creaciones literarias y artísticas de los mundos hispanohablantes y lusófonos que toman en cuenta el concepto de « género ». Lo que está en juego es sumamente importante : aunque los estudios de género han conseguido imponerse o, al menos, son admitidos en el ámbito académico, debe reconocerse que los textos relativos al género están poco presentes en el debate internacional. Esa falta de visibilidad es, sin duda alguna, perjudicial. Aunque lo más probable es que no corresponda a un desconocimiento voluntario, puede ser considerada como la manifestación de una asimetría indiscutible en cuanto a la circulación de los saberes. Por tanto, el objetivo de este número dedicado al género en los mundos hispanohablantes y lusófonos es sacar a la luz esos textos y procurar ampliar el abanico de referencias que permiten enriquecer la reflexión sobre el género en distintas ramas de las ciencias humanas y de las humanidades.

Con este motivo, consideraremos en qué medida dialogan las producciones contemporáneas con ciertas referencias que se han vuelto « canónicas » en los estudios de género ; en qué medida las asimilan, las adaptan y las renuevan. Deseamos explorar lo que Claudia de Lima Costa llama el « tráfico de teorías » (2014) en su reflexión sobre la traducción cultural y el género. También será importante determinar cómo generan esas producciones una manera de pensar estrechamente relacionada con las especificidades y el contexto de los territorios de los que emerge, pero estructurada con fuerza suficiente para contribuir a fomentar y respaldar la riqueza del concepto de género y sus potencialidades hermeneúticas.

Disociar estos textos teóricos de las creaciones literarias y artísticas sería harto artificial y constituiría un error metodológico profundo. Las « capacidades teóricas de la literatura » según Pierre Bayard y lo que llama « pre-teoría » de los textos literarios – que nos proponemos aplicar al conjunto de las producciones artísticas y culturales – nos invitan a considerar, al contrario, que las grandes obras son portadoras en sí de virtuales desarrollos conceptuales. Ese potencial epistemológico de la literatura, de los estudios literarios y culturales ha sido señalado con acierto por Marie-Hélène Bourcier (2014). A veces implícito, a menudo contradictorio, no sólo se anticipa a los textos y a las creaciones. Ajenas al orden del concepto o de lo conceptualizado, las creaciones también pueden ser generadoras de renovación teórica.

Número coordinado por:
Mundos hispanohablantes 
Catherine FLEPP (Université de Valenciennes)
Nadia MÉKOUAR-HERTZBERG (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
Michèle SORIANO (Université de Toulouse-Jean Jaurès)
Mundos lusófonos
María ARAÚJO DA SILVA (Sorbonne Université, – le CRIMIC)
Fernando CUROPOS (Sorbonne Université, – le CRIMIC)
Plazos :
Enviar los resúmenes (8-10 líneas): antes del 1ero de octubre  
Selección de los resúmenes: 1ero de noviembre
Envío de los artículos: antes del 31 de diciembre
Lengua de publicación: francés, español, portugués, inglés
Las contribuciones se someterán a una evaluación doblemente anónima y deberán respetar las normas tipográficas disponibles aquí: Normes de présentation 
Contacto para el envío de los artículos:
nadia.mekouar-hertzberg@univ-pau.fr
soriano.michele@yahoo.fr
catherine.flepp@gmail.com


 

Dossier monographique pour la revue Iberic@l (n°8, 2015)

« Quand le féminin se met en scène »

Variations textuelles, scéniques et visuelles autour des notions de Type, Archétype et Modèle dans les mondes ibériques et ibéro-américains contemporains

Le propos de ce dossier monographique sur « la mise en scène du féminin » dans les mondes ibériques et ibéro-américains (XIXème, XXème, XXIème siècles), qui s’inscrit dans une démarche transdisciplinaire et dans le sillage des « gender studies », est de questionner, à partir de différents supports, littéraires et visuels, la représentation du féminin dans le processus créatif, que la femme soit elle-même sujet de son œuvre, ou bien l’objet de la création d’œuvres au féminin et au masculin.

Quarante ans après l’éclosion du concept d’écriture féminine, « lorsque déferle la troisième vague du courant féministe », de très nombreux événements de l’actualité artistique et littéraire de ces dernières années placent la femme sur le devant de la scène. Et reposent aussi, forcément, la question brûlante, et tant débattue ces temps-ci, de la théorie du genre, mais, également, celle de la création féminine et de la représentation de la femme dans les arts, tout en relançant les débats sur la différence. Au-delà des réseaux de recherche sur les écritures féminines, et leurs publications spécialisées (Asociación Españolas de Investigación e Historia de las Mujeres, Clio. Femmes, genre, histoire, entre autres), nombreux sont les théâtres qui proposent aujourd’hui, en marge de leur Saison, un cycle de lectures de textes écrits et dits par des femmes (« Voix de femmes », au Théâtre de l’Odéon) ; les revues culturelles de genre destinées au grand public

L’art est-il sexué ou « se joue-t-il des genres » ? En 2014, est-il possible de l’écriture féminine, ou à lacréation féminine ? L’autoreprésentation – l’autofiction, l’autoportrait – est-elle réellement un genre plus prégnant dans les univers artistiques féminins ? Comment considérer ces supposées caractéristiques du féminin ? Ces œuvres dans lesquelles le féminin se met en scène peuvent-elles échapper aux poncifs sur le féminin ?

Dans le cadre de ce monographique, nous voudrions nous pencher, dans une perspective diachronique, sur la mise en scène de clichés féminins dans la culture ibérique et ibéro-américaine : du « type » du XIXème siècle jusqu’aux « stéréotypes » qui perdurent, aujourd’hui encore, en passant par les modèles – imposés ou choisis – et les contre-modèles, nous interrogerons les codes sociaux et esthétiques de la représentation du Féminin, ainsi que leur évolution et les différentes formes de transgression et de subversion. S’il est un concept qui retiendra tout particulièrement notre attention, c’est celui « d’archétype » ou de « représentation archétypale », souvent convoqué dans les discours sur le féminin : comment la littérature, et les arts en général, questionnent-ils ce modèle idéal, primitif, relevant d’un imaginaire ou d’un inconscient collectif ? S’agit-il de la beauté fatale du féminin, de l’Archétype de la Mère, de la Madone, du modèle de l’Ange dans la Maison (pour reprendre la très célèbre métaphore de Coventry Patmore, qui sera employée, en Espagne, par María del Pilar ), ou de son contrepied (« To kill the angel in the house », l’expression allait fonctionner cette fois comme symbole de l’émancipation de la femme, chez Virginia Woolf, en 1931[1])? S’agit-il plutôt de l’Archétype de l’âme humaine qui, par exemple, sous les traits de La Zapatera, Yerma, Adela ou doña Rosita la Soltera, est mis en scène dans le théâtre de F. G. Lorca ?

Cette mise en scène du féminin pourra se donner à voir comme une galerie de portraits de femmes, à travers différents supports et genres (romans, œuvres théâtrales, peinture, gravure, photographie, cinéma). Nous interrogerons et revisiterons ces types et ces modèles qui ont traversé l’art contemporain : citons, entre autres, la gitane, la maja, la Sévillane, l’actrice, la prostituée, l’entremetteuse, l’ouvrière, la bourgeoise, la dévote, au XIXe siècle, et, au siècle suivant, la jeune fille rangée, l’épouse modèle, la femme adultère, la Scandaleuse, la Garçonne, la vieille fille, la femme-enfant, la femme-poupée, la femme émancipée, le sex- symbol, la femme indépendante, la femme libérée, la femme rompue, la femme gelée ; et, enfin, de nos jours, la femme bi-polaire, la femme-objet, la femme discriminée, la femme soumise, la femme travailleuse, l’intellectuelle… Une palette de figures féminines, en somme .

Dossier coordonné par :
Corinne CRISTINI (Université Paris-Sorbonne), le CRIMIC
Isabelle CABROL (Université Paris-Sorbonne), le CRIMIC
Echéances :
Remises des propositions d’article (résumé d’une dizaines de lignes): avant le 1er mars 2014 
Envoi des articles: 1 mai 2014
Langues de publication : français, espagnol, portugais, anglais 
Les contributions seront évaluées par pairs, en double aveugle, et devront respecter les normes typographiques : Normes de présentation 
Contact pour l’envoi des articles : 
cocristini@wanadoo.fr
cabisa@free.fr

[1] Virginia Woolf, « Conférence sur les métiers de la femme », 1931.